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OUIDAH: La mémoire de toute une histoire

13 Juin 2018 , Rédigé par Sémassa B .KPOGNISSE '' Jeunesse Victorieuse ''

Ouidah
 
 
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Ouidah
Ouidah
Administration
PaysDrapeau du Bénin Bénin
DépartementAtlantique
Démographie
Population162 034 hab. (20131)
Géographie
Coordonnées6° 22′ 00″ nord, 2° 05′ 00″ est
Divers
Langue(s)Français
Localisation

Géolocalisation sur la carte : Bénin

Voir la carte topographique du Bénin
City locator 14.svg
Ouidah
 

Ouidah, autrefois également appelée Juda, est une commune du Bénin, située à 42 kilomètres de Cotonou. Cet ancien fort portugais a été au xviiie siècle l'un des principaux centres de vente et d'embarquement d'esclaves dans le cadre de la traite occidentale.

 

Sommaire

   

 

           Population

Lors du recensement de 2013 (RGPH-4), la commune comptait 162 034 habitants1.

              Histoire

 
Le fort portugais de Ouidah en 1886

La ville de Ouidah a été créée en 1721 comme fort par les portugais marchands d'esclaves, dont João Baptista de Ajudá (dont il porte le nom)

pour servir et devenir l’un des principaux points d'embarquement des esclaves vers les Amériques2. Le fort, actuel musée d'histoire porte l'inscription « Fort de S. João Baptista de Ajudá », visible en haut sur tout image du musée.

Sur les onze millions d'Africains exilés par la traite occidentale près de deux millions sont partis de la baie du Bénin3, dont 60 % à partir des deux principaux ports à centraliser le trafic, Ouidah et Lagos4.

La ville/fort de Ouidah était « soigneusement isolé du royaume d'Abomey afin de garantir le monopole du roi du Portugal »5. Une autorité portugaise, le yovoghan (ce qui signifie littéralement « le chef blanc » ou « chef des blancs », c'est-à-dire le représentant des autorités portugaises) était assigné par le Portugal aux rois d'Abomey pour contrôler et garantir que les tribus d'esclaves étaient régulièrement fournis par ces rois, il constituait l'interface commerciale entre les négriers européens et l'État vassal d'Abomey. Dans ce royaume fondé par le roi Agadja d'Agbomin (1708-1740), la traite négrière fut une obligation de tributaire envers le roi du Portugal, ainsi, le roi Kpengla (1774-1789) devait alimenter ce tribu envers le Portugal par de périodiques razzias aux marges du royaume principalement en région Yoruba, pour éviter de livrer des personnes de l'ethnie des Fons5.

Les esclaves étaient rassemblés sur une place pour y être vendus. Puis, ils parcouraient enchaînés les quelques kilomètres qui les séparaient de la plage. Enchaînés les uns aux autres, ils montaient dans des canots pour être entassés dans les cales des navires avant la longue traversée vers le Nouveau Monde. Persuadés que les négriers blancs allaient les manger, certains préféraient, lors du transport en canots, se jeter à la mer et mouraient noyés.[réf. nécessaire]

Ouidah constituant l'un des principaux ports d'exportation d'esclaves, plusieurs pays européens étaient présents sur place, disposant de forts spécifiques : fort français, fort anglais, fort danois, fort portugais, fort hollandais. Le roi et les élites du royaume pouvaient ainsi faire monter les enchères pour obtenir le meilleur prix pour la « marchandise » dont ils disposaient6.

C'est de Ouidah qu'est parti le dernier navire négrier américain, le Clotilda, avec 110 esclaves à bord (1860)7.

Dans le Bénin actuel, le souvenir de ces traites négrières orchestrées par le royaume d'Abomey n'est pas sans créer périodiquement des tensions entre les Fons et les ethnies situées plus au nord, qui ont eu à subir les razzias annuelles menées à cette époque et ont vu nombre d'entre eux condamnés à l'esclavage au-delà de l'Océan Atlantique5.

Il est courant de voir la ville désignée par des manuels occidentaux sous le nom de « Gléhoué » mais c'est une erreur car le terme Gléhoué est un terme récent qui signifie « la maison des champs » pour dire le concept moderne de campagne, province. Glehoué encore aujourd'hui au Bénin se dit quand on est en ville et qu'on se rend en campagne (au village), peu importe le village. Glehoué n'est pas le nom d'une ville, c'est un mot très récent qui signifie « campagne », « village » par opposition à la zone urbanisée, la ville[réf. nécessaire].

En 2002 a été créé à Ouidah le CPADD (Centre de Perfectionnement aux Actions post-conflictuelles de Déminage et Dépollution). Des formations en français et en anglais y ont lieu pour former les Africains aux techniques de déminage et de dépollution des sols après les conflits armés.

    Culture[modifier | modifier le code]

     
    Musée d'histoire de Ouidah

    L'ancien fort portugais, datant de 1721, est en très bon état de conservation. Il abrite le musée d'histoire de Ouidah8. Les emplacements du fort français, du fort danois et l'enclos des esclaves du comptoir anglais sont encore visibles. Tous ces lieux apparaissent dans le film documentaire La Côte des Esclaves réalisé en 1993 par le cinéaste français Elio Suhamypour la chaîne franco-allemande Arte. Le film décortique l'organisation de la traite négrière au temps du royaume d'Abomey.

    Ouidah abrite d'autres monuments :

    Depuis 1998, le 10 janvier à Ouidah marque la traditionnelle fête du Vodoun (Vaudou)11.

    On compte dans la ville l'ensemble artistique Les Tambours du Bénin.

    •  

    Annexe

                        Bibliographie

     

    • Casimir Agbo dit Alidji, Histoire de Ouidah du XVIe au XXesiècle, Presses de la Maison Aubanel Père, Avignon, 1959, 307 p.
    • Yénakpondji J. Capo-Chichi, Monographie de la commune de Ouidah [archive], Afrique Conseil, avril 2006, 44 p.
    • Anne Hoisnard, Les Néerlandais à Ouidah de 1670 à 1726, Université Panthéon-Sorbonne, Paris, 2001, 2 vol. (mémoire de maîtrise)
    • Ouidah et son patrimoine [archive], ORSTOM, SERHAU, Paris, Cotonou, 1991, 413 p.
    • Paul Lando, Territoires du vodoun en milieu urbain : le cas de Ouidah en République du Bénin, L'Harmattan, Paris, 2016, 275 p. (ISBN 978-2-343-10474-4)
    • (en) Robin Law, Ouidah : the social history of a West African slaving 'port', 1727-1892, Ohio University Press, Athens ; James Currey, Oxford, 2004, 308 p.
    • Ouidah : petite anthologie historique, Fit édition, Cotonou, 1993, 102 p.
    • Alain Sinou, Le comptoir de Ouidah : une ville africaine singulière, Éd. Karthala, Paris, 1995, 191 p. (ISBN 2-86537-566-8)
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